Alors que la semaine de 4 jours séduit partout, cette entreprise britannique mise sur une liberté totale, quitte à travailler le dimanche.
Et si la liberté au travail ne tenait qu’à une chose : la confiance ? Pas de badge à l’entrée. Pas de 9h-17h imposé. Juste un cadre clair, des objectifs bien définis et la possibilité pour chacun de gérer ses journées comme il l’entend. Voilà ce que propose une petite boîte galloise, en poussant encore plus loin l’expérience de la semaine de 4 jours. Et ce n’est pas juste un coup de communication. Ce modèle, radical pour certains, évident pour d’autres, commence à faire du bruit, pas tant pour sa nouveauté que pour les résultats qu’il affiche.
La semaine de 4 jours … ou de 7, selon l’envie
Lumen, une agence spécialisée dans le SEO, a d’abord testé la semaine de 4 jours dans sa forme la plus classique : 32 heures, réparties sur quatre jours, avec un jour off fixe. Résultat : zéro départ, des équipes plus détendues, une productivité en hausse. Jusque-là, rien de très surprenant. Sauf que la suite l’est beaucoup plus. Le fondateur, Aled Nelmes, a décidé d’aller plus loin. Exit la structure rigide. Les 32 heures peuvent désormais être travaillées quand bon vous semble, même sur sept jours, même le dimanche, tant que le boulot est fait. Et pas de contrôle, juste une règle simple : trois heures par semaine pour les réunions et les temps de formation.
Ce choix repose sur une idée forte : arrêter de croire qu’un certain emploi du temps produit forcément de meilleurs résultats. On est tous câblés différemment. Certains carburent à 6 h du mat’, d’autres ont leur pic de concentration en soirée. Ce modèle casse l’approche « taille unique » du travail. Il mise tout sur l’autonomie, sur l’organisation perso, sur la discipline interne. Pas évident pour tout le monde, c’est clair. Certains salariés s’y sont cassé les dents. Mais pour ceux qui trouvent leur équilibre là-dedans, c’est un vrai changement de vie. Moins de stress, plus de liberté, un sentiment de contrôle retrouvé.
Des horaires sur mesure
Ce qui frappe, c’est que malgré cette flexibilité totale, la majorité des employés n’ont pas bouleversé leur quotidien. Ils gardent une structure classique, mais s’autorisent des ajustements ponctuels. Une séance de kiné l’après-midi ? OK. Un créneau sport en milieu de journée ? Aucun souci. Une collaboratrice préfère même bosser le dimanche, parce qu’elle y trouve une tranquillité rare. Le deal est simple : fais ton taf, respecte les délais et choisis ton rythme.
Cette liberté a des effets très concrets sur la vie des gens. Moins de dépenses en baby-sitting, plus de temps avec les enfants, moins de tension le matin. C’est peut-être ça, la vraie promesse de la semaine de 4 jours : ne plus avoir à courir sans cesse, pouvoir respirer un peu, réajuster le travail à la vie, pas l’inverse. Pour les familles, c’est un game changer. Et Nelmes le dit franchement : « Si tu aides quelqu’un à être un bon parent, tu en fais un meilleur employé. »
Un modèle qui inspire, mais ne s’importe pas partout
L’expérience de Lumen fait rêver, mais elle reste liée à un certain type d’entreprise. Pas de machines à faire tourner, pas de comptoir à tenir, pas de client à accueillir physiquement à 8h pétantes. Ce système fonctionne quand le travail est livrable, quand les résultats comptent plus que les horaires. Typiquement : les boîtes de conseil, les agences, les métiers du digital. Dans ces domaines, la semaine de 4 jours ou de 32 heures à la carte devient un vrai levier de fidélisation et d’engagement.
Mais il faut être clair : ce n’est pas un modèle universel. Il y aura toujours des boulots qui nécessitent une présence physique, une coordination immédiate, une chaîne qui ne s’arrête pas. Le mérite de Lumen, c’est de montrer que, là où c’est possible, il y a un autre chemin. Un pari sur la responsabilité, sur l’envie de bien faire, sans surveillance. C’est ça, le fond du message. Pas juste changer le nombre de jours, mais revoir en profondeur la manière de travailler. Et si on en est là, c’est aussi parce qu’on commence enfin à écouter ce que les gens veulent vraiment : un peu plus d’air, un peu moins de contrôle, et une vraie reconnaissance de ce qu’ils sont capables de faire quand on leur fait confiance.