Patrick Mouratoglou choque pendant le match de Novak Djokovic : « Ça va être un petit peu exagéré ce que je vais dire mais pas tant que ça… »

Durant le huitième de finale tendu à Roland-Garros, cet expert s’exprime sur le record en Grand Chelem du Serbe.

À Roland-Garros, Patrick Mouratoglou n’a pas mâché ses mots en évoquant le record partagé par Novak Djokovic et Margaret Court.

À force d’entendre les louanges habituelles sur le palmarès de Novak Djokovic, on en oublierait presque qu’il y a encore des voix qui osent remettre certaines choses en perspective. Et parmi elles, celle de Patrick Mouratoglou ne passe jamais inaperçue. Invité aux commentaires lors de Roland-Garros, le coach français n’a pas seulement parlé du match contre Norrie. Il est allé droit au cœur du sujet qui divise tout le monde : les 24 titres du Serbe. Pas pour nier l’exploit, mais pour rappeler que tous les records ne se valent pas.

Novak Djokovic : ce que Patrick Mouratoglou pense de ses records

Le débat sur les chiffres fait souvent oublier le contexte. Et c’est précisément là que Patrick Mouratoglou apporte un peu de nuance. Il ne conteste pas les 24 Grands Chelems du Serbe. Il les admire même. Ce qu’il met en question, c’est la comparaison constante avec Margaret Court. Et là, il est clair : ça n’a pas vraiment de sens. À ses yeux, les titres de Court sont nés à une époque où le tennis n’avait rien de ce qu’il est aujourd’hui. Pas de circuit pro, des tournois parfois limités à 16 joueuses, l’absence d’une vraie concurrence internationale. Pour lui, c’était à peine plus que du tennis de club, amateur. Bien loin de la pression, de l’intensité et du niveau qu’on retrouve désormais à chaque tour d’un Grand Chelem.

Quand Patrick Mouratoglou s’exprime sur ce genre de sujet, ce n’est jamais gratuitement. C’est un gars du circuit, un habitué des vestiaires et des tribunes. Il a coaché Serena. Il sait ce que ça demande, de gagner un seul majeur aujourd’hui. Alors quand il dit que les 24 de Novak Djokovic n’ont rien à voir avec ceux de Court, il parle en connaissance de cause. Ce n’est pas de la polémique facile. C’est un rappel que le tennis évolue, et que les records ne vivent pas hors du temps.

Une inquiétude sourde sur le niveau actuel du Serbe

Mais Mouratoglou ne s’est pas arrêté aux chiffres. Ce qui l’intrigue vraiment, c’est le Djokovic version 2024. Celui qui ne gagne plus : trois défaites d’affilée, un forfait à Rome. Une attitude étrange sur le court, comme s’il jouait sans vraiment y croire. Et ça, pour Patrick Mouratoglou, c’est un vrai signal d’alarme.

À Madrid, à Monte-Carlo… quelque chose ne tournait pas rond. Il n’était ni au niveau ni dans l’intensité. Pas seulement physiquement, mentalement, surtout. Le feu sacré, cette hargne qu’il dégage habituellement, avait disparu. Mouratoglou l’a senti. Il ne l’a pas jugé, mais il l’a dit franchement. Quand un joueur de ce calibre donne l’impression de ne pas vouloir gagner, on est en droit de se demander pourquoi il est là.

Selon lui, Djokovic est un joueur qui carbure aux objectifs. Pas aux tournois de préparation. Ce qu’il lui faut, c’est un but net, précis, motivant. Sans ça, le moteur cale. Et cette année, à l’exception peut-être des Jeux olympiques, le Serbe semble un peu perdu. Trop loin de sa meilleure version, trop près de ce qu’on redoute : un déclin qu’il ne contrôle pas.

Entre admiration, doutes et franchise brutale

Ce qu’on entend chez Patrick Mouratoglou sur Novak Djokovic, ce n’est ni du fanatisme, ni du dénigrement. C’est autre chose. Un mélange d’admiration lucide et de perplexité. Un respect immense pour le champion, mais sans aveuglement. Et ça fait du bien, dans un paysage médiatique où les prises de parole sincères se font rares.

Il ne cherche pas à faire le buzz. Il met simplement des mots sur ce que beaucoup pressentent sans oser le dire. Que Djokovic n’est peut-être plus tout à fait là. Que ses 24 titres sont magnifiques, mais qu’ils ne lui suffisent plus. Qu’un joueur comme lui a besoin de sens, pas seulement de victoires. Et que si ce sens venait à lui échapper, alors plus rien ne tiendrait.

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