Dans une interview à Prime Vidéo, Loïs Boisson revient sur le matin totalement irréel de sa victoire contre Mirra Andreeva.
Ils ne l’avaient pas vue venir. Et pourtant, Loïs Boisson, 361ᵉ mondiale, a électrisé Roland-Garros en renversant la jeune Russe Mirra Andreeva. Ce quart de finale, elle l’a dominé avec une aisance désarmante. Mais ce qui a surtout attiré les regards, c’est ce moment volé, presque irréel : l’échauffement, juste avant son match, avec Jannik Sinner, rien de moins que le numéro 1 mondial. Une poignée de minutes sur le Philippe-Chatrier qui a suffi à déclencher une tempête d’émotions… et un déclic.
Loïs Boisson face à l’imprévu
L’histoire est presque trop belle pour être vraie. Quelques heures avant de défier Andreeva, Loïs Boisson se retrouve à taper la balle avec Sinner. Le toit du court principal est fermé, la pluie noie Paris, les plans changent. Lui lui propose une séance d’échauffement, comme ça, l’air de rien : « Ça te dérange si je fais ton sparring ? ». Elle répond avec un sourire, mais à l’intérieur, c’est le branle-bas de combat. « Je ne voulais surtout pas faire de faute », avoue-t-elle plus tard.
On imagine l’intensité, la pression qui monte, la peur d’être ridicule devant le roi du circuit. Mais elle tient. Mieux : elle s’en sert. Ce moment volé sous le toit devient une forme de test. Elle mesure la balle du meilleur joueur du monde, tente de rester calme, d’absorber tout ce qui peut l’être. Elle serre la main de Sinner, salue poliment, mais dans son regard, il y a autre chose : une étincelle. Quelque chose vient de basculer.
Une wild-card et une chance
Quelques heures plus tard, elle rentre sur le même court. Cette fois, c’est pour y disputer un match officiel. Et pas n’importe lequel : un quart de finale contre une Mirra Andreeva déjà bien installée sur le circuit. La jeune Française déroule, tient ses nerfs, impose son jeu. 7-6, 6-3. C’est net, propre, sans bavure. Les images tournent, la presse s’emballe. On parle d’elle, enfin.
Ce n’est pas qu’un bon match. C’est une montée en puissance, une affirmation tranquille. Et Sinner, de son côté, ne reste pas silencieux. En conférence de presse, il glisse quelques mots sur elle, et pour un joueur aussi avare de commentaires, ça pèse. « Je pense que c’est exactement ce dont la France a besoin. » Il évoque sa mentalité, son calme apparent sur le court, ce mélange rare entre fraîcheur et solidité. Aussi, il se souvient d’elle, bien avant cette quinzaine, à l’époque où ils s’entraînaient dans la même académie. Il l’a vue grandir, progresser. Et aujourd’hui, il la reconnaît.
Le début d’un virage pour Loïs Boisson
Il y a des matchs qui changent une carrière, et puis il y a des moments comme celui-ci, plus discrets, mais tout aussi décisifs. Cet échauffement improvisé avec Sinner, ce stress qu’elle a su transformer en carburant, ce regard qu’elle a croisé avant d’entrer dans l’arène… tout ça, c’est du vécu, du vrai. Et c’est ce qui donne du relief à l’ascension de Loïs Boisson.
Parce que ce n’est pas juste une victoire, c’est un signal. Elle sera numéro 1 française à la fin de la quinzaine. Elle entre dans une autre dimension, sans l’avoir vraiment prémédité. Avec ses mots simples, ses rires un peu nerveux, ses réactions spontanées, elle casse les codes. Et ça fait du bien. Le public accroche, les médias en redemandent, le vestiaire la regarde différemment.
Alors oui, ce Roland-Garros 2025 a déjà ses têtes d’affiche. Mais dans l’ombre de la pluie parisienne, il a aussi trouvé une nouvelle héroïne. Loïs Boisson, sans crier gare, est entrée dans la lumière.