À peine dévoilée, l’histoire de cette mère de 13 enfants qui touche 50 000 € d’allocations enflamme les réseaux sociaux.
Des choix de vie qui dérangent autant qu’ils fascinent
Treize enfants, un quatorzième en route, aucun emploi et près de 50 000 € d’aides chaque année. Pas besoin d’en dire plus pour déclencher une avalanche de commentaires. Cette femme, Cheryl Prudham, assume tout. Elle ne cache rien, pas même son goût pour les bébés ni son absence totale d’intérêt pour un retour à l’emploi. Pour elle, être mère est un rôle à part entière, à plein temps. Et elle s’y consacre avec une intensité qui en laisse plus d’une bouche bée.
Chez elle, les anniversaires sont grandioses, les cadeaux abondants, les dépenses sans retenue. 1 500 € pour une fête ? Si c’est pour ses enfants, elle trouve ça normal. Elle ne vit pas dans le luxe, non. Mais elle vit comme elle l’entend, portée par les aides publiques. Ce mode de vie qu’elle revendique sans gêne, certains y voient un pied de nez au système, d’autres une organisation parfaitement assumée. Les allocations que touche cette mère de 13 enfants deviennent alors un sujet brûlant. Est-ce une faille qu’elle exploite ou une simple application des règles existantes ?
Sur les réseaux, les réactions fusent. Profiteuse ou mère courage ? Ce qui choque, souvent, ce n’est pas tant le nombre d’enfants, mais le montant perçu, financé en partie par la collectivité. Les critiques ne la font pas vaciller. Cheryl se tient droite, fidèle à son choix de vie. Et elle n’a pas l’intention de changer.
Un système britannique bien plus souple qu’en France
Ce qui rend cette histoire encore plus singulière, c’est qu’elle ne se passe pas en France. Tout se joue au Royaume-Uni. Là-bas, les aides sont pensées différemment. Pas de CAF unique, mais plusieurs dispositifs qui se superposent. C’est cette architecture sociale qui permet aux allocations d’une mère de 13 enfants d’atteindre des sommets.
Le Child Benefit est versé à tous les foyers, sans condition de ressources. Ensuite vient l’Universal Credit, une aide plus large, qui prend en compte les enfants, le logement, la situation familiale, les revenus… ou leur absence. Cheryl coche toutes les cases. Sans emploi, avec une ribambelle d’enfants, elle cumule. Et tant que ses revenus restent en dessous de certains seuils, les aides continuent de grimper à chaque naissance.
Pas de plafonnement strict, pas de couperet dès qu’un seuil est franchi. Ce qui choque dans l’Hexagone paraît presque ordinaire outre-Manche. Le modèle est plus souple, plus permissif diront certains. Et surtout, il ne conditionne pas l’aide à l’activité. En clair, on peut ne jamais travailler, avoir beaucoup d’enfants et être soutenu par l’État. D’où ce chiffre de 50 000 € par an. Les allocations d’une mère de 13 enfants comme Cheryl deviennent alors le symbole d’un système jugé, selon les points de vue, trop généreux ou simplement adapté à la réalité.
Et en France, ça donnerait quoi ?
Beaucoup se posent la question. Est-ce que le même scénario pourrait exister ici ? La réponse est nette : non. Le système français est autrement cadré. Même dans des cas extrêmes, les montants plafonnent bien en dessous. Une femme comme Cheryl, si elle vivait en France, toucherait autour de 27 000 € par an, selon les barèmes de la CAF. On est loin des 50 000.
Prenez un foyer de 8 enfants, sans emploi : environ 1 000 € d’allocations familiales, un complément si les revenus sont très faibles, quelques centaines d’euros d’APL, une prime à la rentrée. On atteint, tout au plus, 22 000 € par an. Le reste dépend de circonstances très précises, mais le plafond reste ferme. Pas question ici que les allocations atteignent des niveaux similaires à ceux du Royaume-Uni.
Et pourtant, les polémiques surgissent à chaque fois qu’un chiffre semble déconnecté. En 2021, une mère seule avec 6 enfants témoigne anonymement : un peu plus de 2 000 € d’aides par mois. Les réseaux s’enflamment. Même scénario en 2019 à Lyon, pour une famille de 10 enfants. Un revenu modeste, des aides parfaitement légales, et malgré tout une pluie de critiques.
La vérité, c’est que ce débat dépasse les montants. Il touche à l’idée même de solidarité, au regard que l’on porte sur la parentalité, au poids du travail dans notre société. Chaque fois qu’un cas sort de l’ordinaire, les mots « profiteuse » ou « assistée » prennent le dessus, laissant peu de place à la nuance.
Les allocations d’une mère à la tête d’une famille nombreuse comme Cheryl ne sont qu’un miroir. Un miroir qui reflète des tensions bien plus profondes, entre idéal de justice sociale et sentiment d’injustice individuelle. Un miroir qui nous renvoie à nos propres contradictions, chaque fois que la question des aides revient sur la table.