Ancien pilier de l’Autopilot chez Tesla, Sterling Anderson débarque chez General Motors pour réinventer la conduite autonome à grande échelle.
Un transfert qui pourrait bien bousculer les lignes. Le nom circule dans le milieu depuis des années, mais aujourd’hui il change d’écurie : Sterling Anderson et General Motors, c’est désormais une réalité. Une alliance qui intrigue autant qu’elle excite dans un secteur en quête de nouveaux repères. Anderson, figure emblématique de l’autonomie automobile, fait un pas vers un constructeur historique en pleine mue. Et cette arrivée est loin de se passer inaperçue.
D’Autopilot à Aurora : un parcours qui laisse des traces
Quand on parle de conduite autonome, difficile de ne pas croiser le nom d’Anderson. Chez Tesla, il a piloté l’une des phases les plus audacieuses du programme Autopilot. On est au milieu des années 2010, et l’idée de laisser une voiture se conduire seule semble encore tirée d’un film. Anderson, lui, y croit. Et il le prouve d’ailleurs. Sous sa houlette, le Model X intègre des systèmes d’assistance qui, pour l’époque, frisent la science-fiction. Ce n’est pas juste de la technique. C’est une philosophie du produit, une vision du futur mise en forme dès aujourd’hui.
Après son départ de Tesla, il ne reste pas ainsi les bras croisés. Il co-fonde Aurora avec d’autres pointures venues de chez Google, Uber ou encore Waymo. Cette fois, le pari est en effet différent : il s’agit de camions autonomes. Moins sexy que des voitures de luxe, peut-être, mais beaucoup plus stratégiques sur le long terme. Transport de marchandises, logistique, optimisation des flux… un champ immense, et un terrain de jeu idéal pour tester des technologies robustes.
Aurora se taille une place à part. Là où beaucoup d’acteurs s’effondrent ou se vendent à perte, l’entreprise tient bon. Et effectivement, ce n’est pas un hasard. L’approche méthodique, l’adaptabilité, le refus du buzz au profit de l’itératif, c’est le style Anderson. Il ne court pas après les annonces tape-à-l’œil. Il construit. Lentement, sûrement, mais avec un cap clair. Et ce mode de fonctionnement, Sterling Anderson et General Motors veulent maintenant l’appliquer ensemble.
General Motors change de ton avec Sterling Anderson
General Motors revient de loin. La tentative Cruise, avec ses robotaxis en test, n’a pas donné les résultats escomptés. Trop tôt ? Mal géré ? Peut-être les deux. Aujourd’hui, le géant américain revoit sa copie. Moins de promesses grandiloquentes, plus d’intégration concrète. Des fonctionnalités comme Super Cruise, déjà disponibles, posent les bases d’une autonomie par étapes, évolutive, et surtout maîtrisée. Et pour ça, il faut quelqu’un qui connaît le terrain.
Le duo Sterling Anderson et General Motors, c’est l’espoir d’une fusion entre rigueur industrielle et agilité technologique. En le plaçant à la tête du cycle de vie produit, GM ne cherche pas juste un profil prestigieux. Il s’agit de repenser la manière dont une voiture vit après sa sortie d’usine. Avec des mises à jour logicielles régulières, une architecture plus souple et une logique de service plutôt que d’objet figé. Le modèle Tesla, en somme, mais à la sauce Detroit.
Et Anderson n’est pas le seul transfuge de l’ère Musk. D’autres anciens de Tesla ont aussi fait le saut vers les constructeurs traditionnels. On pense à Kurt Kelty côté batteries chez GM, ou à Doug Field qui a rejoint Ford après avoir été l’un des cerveaux derrière le Model 3. Ce mouvement, presque silencieux, marque un virage. Les compétences qui faisaient la force de la Silicon Valley s’installent peu à peu dans les structures historiques de l’automobile.
Ce transfert n’est pas juste une ligne sur un CV. C’est un symbole. Une manière pour GM de dire : on a compris. L’avenir se joue sur la continuité, la capacité à mettre à jour, à anticiper, à créer des produits qui évoluent avec leurs utilisateurs. Et pour ça, qui de mieux placé que l’un des architectes de l’Autopilot ? Reste à voir jusqu’où ira l’influence de Sterling Anderson chez General Motors. Aussi, si cette rencontre parvient à faire naître une nouvelle forme de mobilité, plus fluide, plus fiable, et surtout… plus humaine.