La rumeur enfle : faudra-t-il vraiment un permis pour rouler en trottinette ou en vélo électrique ? Voici ce qu’il faut savoir.
C’est le genre de nouvelle qui s’invite un matin sur les réseaux. Elle est partagée des milliers de fois. Depuis quelques semaines, le doute persiste. La raison ? Il faudrait bientôt avoir un permis pour utiliser une trottinette et un vélo électrique. Obligatoire : avec points, formation et peut-être même examen. De quoi semer le doute dans l’esprit de celles et ceux qui avaient troqué leur voiture contre ces engins plus légers, plus libre. Mais, quand on creuse un peu, tout s’effondre. Aucun décret, aucune loi à l’horizon. Juste un bruit de fond devenu viral, sans racine réelle.
Bientôt un permis pour rouler en trottinette et en vélo électrique ?
On a fouillé, recoupé, comparé. Rien ne sort du ministère de l’Intérieur. Aucune mention officielle d’un permis pour utiliser une trottinette et un vélo électrique dans les textes à venir. Pas en 2025. Pas en 2026 non plus. Les associations les plus proches du terrain, comme Paris en Selle ou la FUB (Fédération française des usagers de la bicyclette), n’ont vu passer aucun projet sérieux allant dans ce sens. Leur discours reste clair : l’usage de ces moyens de transport n’est pas soumis à une nouvelle réglementation qui imposerait une quelconque licence. Le statu quo prévaut.
Et c’est logique. Ces appareils, qui se sont imposés dans nos villes à vitesse éclair, relèvent d’un cadre bien précis. La loi les encadre déjà : limite de vitesse, équipements obligatoires, zones de circulation définies. Ce n’est pas le Far West, même sans permis. Ce qui circule en revanche, c’est une mauvaise interprétation d’un point bien réel : les trottinettes électriques qui dépassent les 25 km/h sortent du cadre classique. Elles deviennent des cyclomoteurs, et à ce titre, oui, elles demandent un permis AM. Mais ça, c’est écrit noir sur blanc depuis des années. Ce n’est pas nouveau. Pas une surprise.
Entre sécurité et bon sens
Le souci avec ce genre de fausse info, c’est qu’elle détourne l’attention des vraies questions. Parce qu’au fond, que cherche-t-on vraiment ? Une sécurité renforcée pour tous ? Une meilleure cohabitation sur les voies urbaines ? Alors il faut parler du port du casque, de l’entretien du matériel, des éclairages, de la visibilité. Pas d’un fantasme de permis pour rouler en trottinette et vélo électrique sorti de nulle part.
Ce que dit la loi aujourd’hui, c’est simple : pas de casque obligatoire pour les adultes, sauf hors agglomération, mais fortement recommandé. Feux avant et arrière en état de marche, bandes réfléchissantes, sonnette, et comportement respectueux du Code de la route. Voilà les vrais leviers de sécurité. Eh oui, les utilisateurs doivent comprendre qu’un trottoir n’est pas une piste cyclable. Que doubler à 20 km/h sans prévenir n’est pas un droit. Mais, ce n’est pas un permis qui changera ça. C’est l’éducation, l’exemplarité, parfois des amendes bien senties.
Tout le monde a intérêt à ce que ça se passe bien. Les piétons, les cyclistes, les automobilistes, les livreurs… Ce nouvel équilibre de mobilité se construit jour après jour. Avec ou sans permis. Il est d’ailleurs assez ironique de constater que les vélos électriques, malgré leur assistance parfois puissante, restent considérés comme classiques tant qu’ils n’excèdent pas 25 km/h. Et personne n’a jamais évoqué l’idée d’un permis à ce seuil de vitesse. C’est une ligne claire, déjà définie.
Ce qu’on oublie aussi, c’est que ces engins sont souvent la porte d’entrée d’une mobilité plus douce, plus accessible. Imposer un permis, ce serait dresser un mur là où on cherche à ouvrir des voies. Et ce serait surtout punir une majorité d’usagers raisonnables à cause de l’inconduite d’une minorité trop visible. Mieux vaut rappeler les règles, les appliquer, les ajuster si besoin. Et non pas inventer des obligations qui n’existent pas.
En résumé, pas de permis en vue. Pas d’examen à passer. Juste un peu de vigilance, un peu de bon sens, et beaucoup de pédagogie à renforcer. Et si vraiment quelque chose devait changer, on en entendrait parler ailleurs qu’en bas d’un post Facebook mal sourcé.