La crise chez SFR en France s’intensifie, et face aux rumeurs de vente, de nombreux abonnés craignent une coupure brutale de service.
Une fin inévitable ?
Un parfum de fin de règne flotte autour de SFR. Ça ne date pas d’hier, mais ces dernières semaines, les choses s’accélèrent. Les bruits qui courent ne sont plus des murmures : Patrick Drahi chercherait bien à se débarrasser de l’opérateur au carré rouge. Pas vraiment une surprise, vu les performances en berne, les hausses tarifaires qui s’enchaînent et un service client qui reste dans le rouge, lui aussi. La crise chez SFR ne fait plus de doute.
Depuis l’été 2023, près d’un million de clients ont tourné les talons. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Derrière, c’est tout un modèle qui se fissure. Une dette colossale, 24 milliards d’euros, a forcé le groupe à revoir sa copie en février. Altice tente de faire bonne figure, mais personne n’est dupe. Officiellement, pas un mot. Officieusement, tout le monde sait que le groupe cherche une porte de sortie. Une fermeture de SFR sous sa forme actuelle n’est plus exclue.
Le paysage télécom français, lui, reste structuré autour de quatre gros acteurs : Orange, Free, Bouygues Telecom et SFR. Ensemble, ils se partagent presque la totalité du marché, avec quelques déclinaisons low cost comme RED ou Sosh pour gratter quelques parts supplémentaires. Aujourd’hui, SFR compte encore environ 4 millions d’abonnés mobiles. C’est lourd. Suffisamment pour bouleverser l’équilibre si un des trois autres décide de racheter l’opérateur.
En 2016, Orange avait tenté sa chance avec Bouygues, sans succès. Le scénario pourrait se rejouer avec SFR, mais cette fois, avec des acteurs plus prudents. Bouygues, déjà partenaire de SFR sur la mutualisation des réseaux depuis 2014, semble en pôle position. Mais seul, il n’a pas forcément les reins pour encaisser un tel rachat. L’idée d’un partage à trois : Bouygues, Free, Orange, circule de plus en plus. Un démantèlement négocié, chacun prenant sa part : un peu de fibre, un peu de clients, quelques antennes… Une forme de fermeture de SFR éclatée, sans l’annoncer frontalement.
L’incertitude plane toujours sur la crise chez SFR
Dans les coulisses, ça discute. Les options sont sur la table, mais rien n’est tranché. L’issue la plus probable, selon Le Figaro, serait un rachat morcelé de SFR par ses concurrents historiques. Une sorte de redistribution du gâteau entre les trois mastodontes restants. Ce ne serait pas une première ni une révolution, mais ça poserait des questions sur la concentration du marché et sur l’avenir des abonnés SFR. Car eux, pour l’instant, sont dans le flou. Et, ils sont nombreux. Au total, avec les offres box et mobile confondues, SFR héberge encore près de 7 millions de clients. Impossible de les transférer sans créer des remous. Et personne ne veut reproduire le chaos vécu par certains abonnés lors de fusions mal gérées.
Bouygues, de son côté, jouerait la montre. Prêt à y aller, mais pas seul. L’idée serait de former un trio avec Orange et Free pour se répartir les actifs. Chacun y trouverait son intérêt. Mais c’est une opération qui demande du doigté. Une erreur de calcul, et l’un des acteurs pourrait se retrouver en position de quasi-monopole. Ce que l’Arcep (le régulateur des télécoms) ne laisserait jamais passer. En parallèle, une autre option circule : l’arrivée d’un acteur étranger. La Saudi Telecom Company, par exemple, aurait déjà tenté plusieurs percées en Europe. Un rachat global de SFR par un seul groupe étranger serait plus simple à piloter qu’un démembrement à trois têtes. Mais ce scénario reste incertain. La crise de SFR, elle, est bien réelle, et il est difficile de savoir quel visage elle prendra dans les mois qui viennent.
Chez Altice, c’est silence radio. Pas une ligne, pas un commentaire. On fait le dos rond, on gère la dette, on relance vaguement les offres. Les équipes internes sont dans l’attente. Les abonnés aussi. Certains commencent déjà à envisager de changer d’opérateur, par prudence. D’autres espèrent que la tempête passera sans trop de dégâts. Mais le doute est là. La crise chez SFR n’est plus une rumeur. C’est une réalité qui s’installe. Et même si la marque survit sous une forme ou une autre, il est peu probable qu’elle ressorte indemne de cette zone de turbulence. À ce stade, seule une communication officielle pourra poser les choses. Et encore.