Meta AI, l’assistant envahissant en forme de cercle qui exploite vos données Facebook et Instagram

Malgré son apparence minimaliste, il s’invite partout, souvent sans qu’on lui demande.

Derrière son design en cercle, Meta AI s’impose discrètement dans vos applis, avec un objectif clair : accéder à vos données Facebook et Instagram.

Difficile de le louper. Depuis quelques semaines, il s’incruste un peu partout : en haut des conversations, en bas des applis, parfois même dans la barre de recherche. Le cercle multicolore de Meta AI est là. Il ne demande pas la permission. Il s’installe, il s’affiche, et il attend qu’on clique. Vous ouvrez WhatsApp, Messenger ou Instagram, et il vous observe, prêt à répondre. Pas de bouton pour le désactiver. Pas d’option pour l’éjecter. Juste cette icône colorée, aussi banale qu’invasive, qui résume à elle seule la stratégie de Meta : tout intégrer, partout, tout de suite.

Un assistant omniprésent qui s’impose partout

Le cercle multicolore de Meta AI n’est pas une fantaisie graphique. C’est la vitrine d’un assistant conversationnel que Meta pousse à toute allure dans ses applications. Une sorte de ChatGPT maison, greffée sur vos messageries. L’idée : faire entrer l’intelligence artificielle dans vos échanges du quotidien. En apparence, c’est pratique. On clique, on pose une question, et il répond. Une recette, un mot à traduire, un conseil pour écrire un message… L’assistant se veut accessible et sans friction. Il se glisse dans vos conversations, toujours là si vous l’appelez avec un simple « @MetaAI ».

Mais cette omniprésence n’est pas sans gêne. Beaucoup d’utilisateurs commencent à le ressentir : ce n’est plus un outil, c’est un invité permanent. Et surtout, on ne peut pas le virer. On peut masquer le bouton, mais pas l’éteindre. Le cercle multicolore de Meta AI reste en arrière-plan, prêt à capter vos requêtes, à mémoriser vos usages, à vous suivre. Pas encore intrusif ? Peut-être, mais assurément tenace.

Meta AI : un appétit illimité pour vos données

Pour l’instant, le champ d’action de Meta AI reste limité. Pas question de gérer vos messages, encore moins de fouiller dans vos conversations privées. L’assistant ne répond qu’à ce que vous lui dites, ou aux messages où vous le mentionnez. Sur le papier, c’est rassurant. En pratique, ça demande de la vigilance. Car même restreint, le cercle multicolore de Meta AI ouvre une brèche dans l’écosystème privé des utilisateurs. Et surtout, il ne reste pas cantonné à de simples échanges triviaux.

Depuis le 29 avril, Meta a déployé une application dédiée à son IA, avec la possibilité de tchatter à l’écrit ou à l’oral, et de suivre ce que font vos amis via un espace communautaire baptisé « Découverte ». L’ambition est claire : banaliser l’usage de l’IA, la rendre familière, presque indispensable. En parallèle, Meta prépare déjà la suite. Une mise à jour de sa politique de confidentialité, attendue pour le 27 mai, autorisera l’exploitation des contenus publics sur Facebook et Instagram pour entraîner ses modèles, Meta AI et Llama compris.

Photos, vidéos, commentaires, likes, publications : tout ce qui n’est pas réglé en privé pourra nourrir l’intelligence artificielle de Meta. Si vous ne dites rien, c’est comme si vous disiez oui. Un formulaire permet de refuser, mais il faut agir avant la date butoir. Passé ce délai, c’est silence égal consentement.

Meta avance ses pions AI

Derrière le cercle multicolore de Meta AI, il y a un géant qui avance prudemment en Europe, tout en poussant fort aux États-Unis. Les capacités sont bridées ici, par crainte des régulateurs. Pas de génération d’image, pas d’accès aux discussions privées. Mais la mécanique est bien lancée. Meta s’appuie sur un avis rendu fin 2023 par le Comité européen de protection des données, qui, sous certaines conditions, autorise l’usage des données personnelles pour entraîner une IA. Les avocats de Meta y ont vu une porte entrouverte, et s’y engouffrent.

Évidemment, les critiques montent. En France, la CNIL surveille. En Autriche, l’association Noyb s’alarme. Selon elle, la base juridique invoquée par Meta ne tient pas. L’argument de « l’intérêt légitime » pour collecter et utiliser les données des utilisateurs, même publiques, ne résiste pas à un examen sérieux. Surtout pas pour une technologie aussi intrusive qu’une IA conversationnelle intégrée à des applications sociales.

Ce qui gêne, ce n’est pas seulement la collecte. C’est son ampleur, sa discrétion, et le flou autour de l’usage réel des données. Le cercle multicolore de Meta AI, aussi discret soit-il, pourrait bien devenir le symbole d’un nouveau tournant dans la relation entre les plateformes et leurs utilisateurs : celui où l’on n’a plus besoin de cliquer pour être analysé. Celui où l’IA s’invite dans votre vie sans que vous ayez rien demandé.

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