« Plus de 600 euros de réparations » : ils font le plein dans une station-service qui vend de l’essence mélangée à de l’eau, des dizaines de voitures tombent en panne

Les réparations sont salées. Les concernés demandent une indemnisation.

En Espagne, plusieurs automobilistes ont vu leur moteur tomber en panne après avoir fait le plein d’une essence mélangée à de l’eau.

Le genre de mésaventure qu’on n’imagine pas, jusqu’à ce que ça vous tombe dessus. Tout se passe à Alaquàs, près de Valence, une station-service de la chaîne Ballenoil.

Quand de l’essence mélangée à de l’eau ruine moteurs et portefeuilles

Sur le papier, tout semblait normal. Une station-service bien notée, un plein ordinaire, une journée comme une autre. Puis les premiers ratés. Des moteurs qui toussent refusent de démarrer. Les garagistes, eux, n’ont pas tardé à comprendre. Dans les réservoirs, une essence mélangée à de l’eau, suffisamment diluée pour passer inaperçue à la pompe, mais assez concentrée pour saboter une injection ou gripper un cylindre.

L’eau, plus lourde que le carburant, descend directement au fond du réservoir. Résultat : c’est elle que le moteur aspire en premier. Et là, les dégâts s’accumulent. Des injecteurs à changer, des pannes à répétition, et des réparations qui dépassent les 600 euros dans les cas les plus simples, d’après les mécaniciens interrogés par la chaîne régionale À Punt. Le tout pour un plein à 1,80 € le litre.

La station incriminée a fermé ses portes depuis, temporairement. Ballenoil, qui gère le site, a reconnu le problème : une fuite d’eau externe aurait contaminé l’un des réservoirs d’essence 95. Ils assurent avoir réagi dès qu’ils ont été alertés, stoppé la distribution, vidangé les cuves, scellé les pompes. Dans un communiqué, l’entreprise présente ses excuses aux clients touchés et promet de traiter chaque réclamation.

Mais sur le terrain, la pilule ne passe pas. Près de 40 plaintes ont déjà été déposées. Des automobilistes qui demandent réparation, et pas seulement sur le plan mécanique. Certains parlent de préjudice moral, de journées de travail perdues, de trajets annulés. Un collectif commence à se former, déterminé à obtenir plus qu’un simple remboursement de facture. Plusieurs d’entre eux ont d’ores et déjà signalé l’incident à la police nationale pour suspicion de fraude.

Ballenoil tente de réparer les dégâts

Dans un contexte où la confiance envers les stations-service est déjà fragile, entre les hausses de prix, les erreurs de pompes et les problèmes de qualité, cette affaire tombe mal. Et pour Ballenoil, le coup est rude. 37 cas confirmés, une enquête ouverte, une communication sous tension.

L’entreprise dit avoir mis en place « des mesures correctives et préventives », et annonce revoir ses protocoles de contrôle. Mais sur le fond, ce qui inquiète les clients, c’est moins l’incident en lui-même que la manière dont il a été géré. Car, avant les excuses officielles, certains automobilistes disent n’avoir reçu aucun retour. Pas même une explication. Juste leur voiture en rade, et une addition salée.

Un défaut d’entretien ? Un contrôle négligé ? Une anomalie technique isolée ? Le flou persiste. Et c’est bien ce flou qui rend l’histoire aussi inquiétante. Si une fuite peut contaminer tout un réservoir sans qu’on s’en rende compte immédiatement, qui nous dit que ça ne peut pas arriver ailleurs, demain ?

L’essence mélangée à de l’eau n’est pas qu’un simple incident logistique. C’est une faille dans une chaîne de confiance. Et quand cette confiance se fissure, il faut plus qu’un communiqué pour la réparer. Il faut des actions concrètes. Des indemnisations rapides. Des audits. De la transparence.

Pour l’instant, les clients lésés attendent. Certains avec leur véhicule immobilisé, d’autres en train de faire des démarches auprès de leur assurance. La plupart espèrent être entendus, pas seulement dans la presse, mais aussi dans les bureaux de la direction de Ballenoil. Une chose est sûre : personne ne veut revivre l’expérience d’un plein transformé en cauchemar à cause d’un peu trop d’essence mélangée à de l’eau.

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