La fin de la vignette Crit’Air marque un tournant pour les automobilistes, sauf dans deux villes où elle s’accroche encore.
Vers la fin de la vignette Crit’Air ?
C’est un changement que peu de gens avaient vu venir. Après des années à marteler l’urgence climatique à coups de zones interdites aux vieilles voitures, le gouvernement s’apprête à lever le pied. Le projet ? Revoir sérieusement les règles du jeu. Autrement dit : marquer la fin de la vignette Crit’Air pour une large partie du territoire. Ce virage n’a rien d’un caprice politique. Il vient répondre à un ras-le-bol bien réel. Trop d’automobilistes se retrouvaient coincés, incapables de suivre des règles conçues sans tenir compte de leurs moyens. Et le tout, souvent, sans alternative crédible. Résultat : plus de colère que d’air pur.
La vignette avait ses raisons
L’idée de départ tenait debout. Moins de circulation de véhicules polluants, plus de respiration en ville. Le système Crit’Air, en place depuis plusieurs années, a servi de filtre. Interdire les plus vieux modèles dans certains périmètres, encourager les motorisations propres, accélérer la transition. Ce n’était pas absurde, loin de là. Certaines villes ont vu leur air s’améliorer. Mais la logique s’est vite heurtée au réel : tout le monde ne peut pas changer de voiture comme on change de téléphone. Pour beaucoup, c’est un luxe. Et c’est là que la fin de la vignette Crit’Air commence à faire sens.
Ce qui était censé être une mesure environnementale s’est transformé, pour certains, en galère quotidienne. Ceux qui vivent loin des centres, qui travaillent tôt, qui n’ont pas les moyens d’acheter une voiture neuve ou hybride, se sont retrouvés exclus d’un système censé les protéger. La réalité, c’est que la transition n’a pas été pensée pour tout le monde.
Paris et Lyon : des cas à part, qui n’échapperont pas à la rigueur
Partout en France ? Pas vraiment. La fin de la vignette Crit’Air ne concernera pas deux agglomérations : Paris et Lyon. Ces deux villes restent hors-jeu. Pourquoi ? Parce qu’elles continuent d’afficher des niveaux de pollution qui explosent les seuils réglementaires, année après année. Trois années sur cinq dans le rouge, c’est trop. Et dans ces cas-là, le relâchement n’est pas une option.
Ici, les élus savent qu’ils marchent sur une ligne fine. D’un côté, des habitants excédés par les restrictions, de l’autre, une pression sanitaire impossible à ignorer. L’air y est chargé, les alertes se multiplient, et le lien entre santé publique et qualité de l’air n’est plus à prouver. Pour ces villes, l’heure est moins au relâchement qu’à l’adaptation intelligente : transports repensés, plans mobilité affinés, incitations renforcées. La fin de la vignette Crit’Air devra attendre. Ou prendre d’autres formes.
Fin de la vignette Crit’Air : une logique plus souple ?
Derrière cette inflexion, une idée commence à émerger : adapter plutôt qu’imposer. Le gouvernement mise sur une application au cas par cas, avec plus de marge pour les collectivités. Plutôt que d’uniformiser, on contextualise. La fin de la vignette Crit’Air n’est donc pas un abandon total. C’est une évolution. Moins rigide, plus réaliste.
Mais attention, ce n’est pas le signal d’un retour en arrière. L’ambition reste la même : respirer mieux. Ce qu’on change, c’est la méthode. Une transition écologique ne peut pas être punitive pour ceux qui n’ont pas les moyens de la suivre. Le défi maintenant, c’est d’inventer des outils plus justes, plus souples, mais tout aussi efficaces. Pour les zones les plus touchées, ça veut dire peut-être aller plus loin. Pour les autres, lâcher un peu de lest. Et voir comment faire mieux… sans exclure.