Sur la terrasse d’Amazon Prime, Ivan Ljubicic dévoile comment la FFT a soutenu Loïs Boisson pendant sa traversée du désert.
Elle fait chavirer le Central, déjoue tous les pronostics, et surtout, elle trace sa route avec une maturité déconcertante : bienvenue dans l’ascension fulgurante de Loïs Boisson.
Le soutien discret de la Fédération
Personne ne l’avait vraiment vue venir à ce niveau-là, aussi vite, aussi fort. Pourtant, Loïs Boisson n’a pas simplement traversé les étapes avec grâce. Elle les a surmontées avec une ténacité qu’on ne soupçonnait pas forcément. Ce lundi soir, sur la terrasse d’Amazon Prime Video, Ivan Ljubicic, responsable du haut niveau à la FFT, a raconté l’histoire derrière la performance. Une histoire où la Fédération a joué un rôle bien plus concret qu’on ne le pense.
Quand Loïs Boisson s’est gravement blessée au genou, le genre de blessure qui met parfois un point final à une carrière avant même qu’elle ne démarre vraiment, la FFT a fait un choix rare : continuer à soutenir l’entraîneur financièrement et moralement. Parce qu’elle y croyait. Parce qu’elle voyait plus loin que le classement momentané ou la fiche médicale. Et surtout, parce que dans les coulisses, un projet solide était déjà en marche. Il fallait juste le maintenir à flot, le temps de la tempête.
Loïs Boisson : une joueuse qui fait tout voler en éclats
L’expérience de Ljubicic, entre son passé de numéro 3 mondial et son rôle auprès de Federer, donne un poids particulier à ses mots. Quand il parle de la capacité de Loïs Boisson à dompter la tension du Central deux fois de suite, on l’écoute. Il n’est pas du genre à s’extasier facilement. Et pourtant, il le dit : ce qu’elle fait, à son âge, dans ce contexte, c’est rare. Très rare. Une maîtrise émotionnelle presque irréelle. Elle joue sans pression apparente. Elle a cette manière de rester dans sa bulle, d’ignorer le vacarme du stade, de se concentrer uniquement sur le point suivant.
Une obsession du moment présent qui en dit long sur son état d’esprit. Elle frappe avec du lift comme Nadal, exploite les moindres recoins du court, fait reculer ses adversaires. Ce n’est pas juste une tactique, c’est une façon d’exister sur le terrain. Son jeu, fait de variations fines, dérange tout le tableau féminin. Et ce n’est pas une explosion d’un jour. Ljubicic est clair : elle n’a pas connu la défaite trop tôt, elle ne doute pas. C’est pour ça qu’elle continue à gagner. C’est aussi simple que ça.
Un avenir sans plafond
Jeudi, elle retrouvera Coco Gauff. Une machine physique, un service puissant, un revers meurtrier. Mais Ljubicic, lui, n’écarte rien. Ce match, il le voit comme ouvert. Il ne minimise pas l’adversaire, mais il sait que Loïs Boisson a déjà fait mentir toutes les analyses. Et surtout, il observe un calme impressionnant chez elle. Elle sait ce qu’elle veut, elle suit sa routine, elle quitte vite le tumulte du tournoi après chaque match, elle se prépare sans bruit.
Rien de spectaculaire en apparence, mais une discipline solide, une lucidité rare. Il la compare à Roger Federer sur un point : cette capacité à revenir très vite, sans que le corps ni le mental ne montrent de faille. Ce genre de comparaison, chez Ljubicic, n’est jamais lancé à la légère. Il y a chez elle une trajectoire ascendante qui ne dépend pas de ce match ou de ce tournoi. Il la voit progresser encore, s’adapter aux autres surfaces, faire sa place dans les tournois majeurs comme dans les moins prestigieux. Loïs Boisson ne vit pas une parenthèse enchantée. Elle est simplement en train d’écrire le début d’une carrière sérieuse, intelligente, posée, avec un horizon qui, pour l’instant, reste ouvert.