À 78 ans, cette retraitée voit son logement squatté, son loyer envolé, et ses factures d’eau exploser chaque mois.
Elle pensait avoir assuré sa fin de vie. Elle se retrouve piégée dans une spirale financière, victime d’un logement squatté dont elle ne peut plus reprendre le contrôle.
Quand la loi protège ceux qui ne la respectent pas
Ce T5, elle l’a hérité de son père en 1998. Un appartement bien situé à Nantes, entretenu avec soin, loué pendant des années à des familles ou à des jeunes actifs. Une petite source de revenus pour compléter sa retraite modeste de 1 000 euros. Puis sa santé s’est dégradée. Elle a mis la location en pause, pensant reprendre plus tard. Et c’est à l’automne 2023 que tout bascule. Un coup de fil du syndic, une fuite d’eau repérée dans l’appartement censé être vide. Elle ne comprend pas. La porte d’entrée est protégée par un digicode. Personne n’a les clés. Elle pense à une erreur, mais non. En réalité, une famille s’est installée sans son autorisation. Originaire de Guinée, elle vit là avec deux enfants en bas âge. Le logement est désormais leur abri.
Depuis, la propriétaire ne touche plus rien, plus de loyer. En revanche, les charges, c’est pour elle. L’eau consommée, c’est elle qui paie. La taxe foncière, toujours avec elle. 1 800 euros qu’elle ne peut pas sortir. Sa fille l’aide comme elle peut, mais les ressources ne suivent pas. À ce jour, la retraitée accumule les dettes, sans compter le stress quotidien. Et ce n’est pas fini. La justice a suspendu l’arrêté d’expulsion au nom de la « vulnérabilité des occupants ». Parce qu’il y a deux enfants, parce qu’ils n’ont pas de solution de repli. La propriétaire, elle, n’a droit à rien, juste à attendre et à payer.
Logement squatté : une impasse absurde pour une retraitée
Le pire dans cette histoire, c’est ce sentiment d’abandon. Elle n’est pas contre l’accueil des personnes en difficulté. Elle comprend les drames humains, les trajectoires de vie cassées. Mais ce qu’elle vit, ce n’est pas juste. La loi qui protège un logement squatté au détriment de son propriétaire légal, c’est un renversement qu’elle n’arrive pas à accepter. Sa fille, très active pour l’aider, envisage un recours judiciaire, mais ça coûte. Il faut un avocat, des délais, des mois d’attente encore. Pendant ce temps, la famille reste dans l’appartement. Selon certains proches, ils le garderaient propre. Mais ça ne change rien au fond. Ce n’est pas à eux.
Le dossier a fini par attirer l’attention d’élus locaux. Une lettre a été envoyée à la mairie, pointant du doigt le rôle trouble de certaines associations subventionnées. La ville finance-t-elle indirectement l’occupation illégale d’un logement squatté ? L’élu d’opposition parle de deux vulnérabilités en conflit : celle des migrants… et celle d’une vieille dame, ruinée pour avoir voulu respecter la loi. La mairie se défend, botte en touche, renvoie la balle à la préfecture et à la justice. Tout le monde semble concerné, mais personne n’agit. La préfecture dit qu’elle « étudie des solutions ». En attendant, rien ne bouge.
La famille de la propriétaire vit avec la peur qu’un accident survienne. Un incendie, une fuite de gaz, un drame. Ce serait la double peine. L’appartement pourrait devenir inhabitable. Tout ça pour un logement squatté, dans un pays où le droit de propriété est censé être protégé. Le mot paraît simple, presque banal. Mais derrière, c’est une réalité violente, tordue, qui broie lentement ceux qui n’ont ni le pouvoir ni les moyens de se défendre.