Dans le Rhône, les gendarmes ont intercepté un conducteur sans permis qui circulait en toute discrétion depuis près de 28 ans.
Il pensait sans doute que ça passerait. Que rouler sans permis, discrètement, pendant quelques mois, puis quelques années, puis quelques décennies… ne finirait jamais par lui retomber dessus. Ce conducteur sans permis a défié le temps, les règles, les contrôles, les autorités. Il roulait à visage découvert, sans magouille apparente, jusqu’à ce qu’un simple contrôle routier mette fin à ce drôle de voyage.
Un contrôle de routine qui tourne au feuilleton
Vendredi matin, dans les environs de Tarare, les gendarmes font leur boulot habituel. Contrôle technique, assurance, papiers du véhicule. Rien d’extraordinaire. Ils arrêtent un automobiliste, l’ambiance est calme, l’homme coopère. Rien ne cloche à première vue. Et puis, au fil des vérifications, les tuiles tombent. Le véhicule n’est pas assuré. Pas de contrôle technique à jour non plus.
Mais le vrai choc arrive quand ils consultent le fichier du permis. Là, silence. Les yeux se croisent. L’homme au volant n’a plus le droit de conduire depuis 1997. Son permis de conduire est annulé il y a presque trente ans, après une conduite sous l’emprise de l’alcool. Et depuis ? Rien. Pas de nouveau passage devant l’examinateur. Pas de démarche pour le récupérer. Rien du tout.
Pendant 28 ans, il a conduit comme si tout était normal. Sans se cacher, sans changer d’identité, sans fuir le pays. Il vivait ici, parmi tout le monde. Un voisin, un collègue, peut-être même un père de famille. Et chaque jour ou presque, il montait dans sa voiture, comme si cette vieille histoire de permis de conduire annulé appartenait à une autre vie.
Les gendarmes, à la fois sidérés et amusés, ont résumé la situation avec un trait d’humour grinçant : « Il pensait que le permis, c’était comme un yaourt : périmé, mais encore bon tant qu’on ne l’ouvre pas. » Une blague qui fait mouche, mais qui révèle un vrai malaise.
Le silence de la route pendant presque trois décennies
Ce conducteur sans permis, c’est un peu le fantôme du bitume. Invisible aux radars administratifs, mais bien présent sur la route. Pendant tout ce temps, il est passé entre les gouttes. Il a vu défiler cinq présidents, le passage à l’euro, des crises, des réformes, et probablement des milliers d’autres conducteurs faire la queue à la préfecture pour renouveler leur papier rose. Et lui ? Rien.
On pourrait croire à une performance, à une forme de résistance marginale. Mais ce n’est pas un exploit. C’est un risque, permanent et silencieux. Car derrière cette histoire un peu rocambolesque, il y a une vérité plus brutale : un homme au volant sans assurance, sans contrôle technique, avec un permis de conduire annulé, c’est une bombe à retardement.
Ce genre de profil, les forces de l’ordre les connaissent. Des gens qui se mettent volontairement en marge, qui se disent « ça ira, je fais gaffe ». Ils roulent sur le fil, s’inventent des règles et s’en remettent à la chance. Ça tient parfois quelques mois. Parfois quelques années. Mais là, 28 ans, c’est une autre échelle. C’est presque inimaginable.
Comment a-t-il échappé aux contrôles ? Comment personne n’a-t-il tilté avant ? Est-ce un manque de suivi, un coup de chance permanent, ou simplement une habitude bien rodée de passer sous les radars ? Il y a sans doute un peu de tout ça. Mais au fond, ce n’est pas le plus inquiétant.
Un conducteur sans permis : c’est un vrai danger
L’affaire a bien sûr fait réagir. Les gendarmes ont communiqué sur les réseaux, avec cette dose d’humour noir qu’ils manient souvent bien. Une « médaille symbolique » pour cette longévité au volant. Un clin d’œil. Mais sous la vanne, il y a l’alerte.
Car ce conducteur sans permis, ce n’est pas juste un mec qui a roulé peinard pendant des années. C’est un homme qui, chaque fois qu’il prenait le volant, mettait en jeu la sécurité des autres. Imaginez un accident grave. Qui paie ? Qui répare ? Et qui assume ? Personne. Parce que tout ce qui aurait dû le protéger, et protéger les autres, avait disparu depuis longtemps.
Et ça, ce n’est pas anecdotique. C’est un vrai problème. Ce type d’histoire, au-delà de l’aspect insolite, rappelle qu’il existe encore des failles, des angles morts dans le système. Que des gens roulent avec un permis de conduire annulé, parfois en toute impunité, parfois simplement par habitude ou par rejet du système.
Maintenant, il va devoir rendre des comptes. Il est convoqué devant la justice. Et cette fois, il ne pourra plus s’en sortir avec une pirouette ou une blague. La route s’arrête ici. Et ce n’est pas trop tôt.