La fin de l’autoradio classique dans nos voitures sonne comme un choc pour les nostalgiques, remplacé peu à peu par des systèmes embarqués ultra-connectés.
Il y a encore peu, allumer la radio en démarrant la voiture était un geste presque réflexe. Aujourd’hui, ce petit rituel s’efface doucement, remplacé par des interfaces sans bouton ni âme.
Une page se tourne sur nos tableaux de bord. La vieille radio FM, fidèle compagne des embouteillages et des longues routes de vacances, cède la place à des écrans tactiles, à la voix synthétique d’un assistant numérique, à une voiture qui parle Spotify mieux que France Inter. Le mouvement est déjà bien lancé, mais pour beaucoup, la fin de l’autoradio reste un choc. Pas parce qu’ils n’aiment pas le progrès, mais parce qu’ils sentent qu’on leur retire plus qu’un simple boîtier de plastique. C’est un pan de la route qui disparaît.
Sécurité, connectivité, design
Tout ça n’est pas arrivé par hasard. Ce n’est pas une lubie de designer. Les constructeurs mettent en avant des arguments de fond, à commencer par la sécurité. Les distractions au volant ? Fléau absolu. Et les boutons de l’ancien autoradio en faisaient partie. Chercher une station, régler le son, changer de source… ça détournait l’attention, même brièvement. Ce genre de geste, dans une voiture moderne, est désormais confié à une commande vocale ou à un geste minimal sur un écran central bien positionné. Moins de mouvement, plus de focus sur la route. Voilà la promesse.
Les marques parlent aussi d’efficacité. Un seul écran pour tout piloter : musique, GPS, téléphone, clim. Plus propre, plus logique, plus esthétique. L’interface est souvent personnalisable, capable de reconnaître qui prend le volant. Et comme tout est connecté, la radio classique se retrouve noyée au milieu de podcasts, playlists, radios web, notifications et mises à jour OTA (Over The Air). L’autoradio, dans ce monde-là, devient presque archaïque. Trop limité, trop rigide. Il n’évolue pas, il ne se synchronise pas. Il ne suffit plus.
Renault l’a dit clairement : « L’expérience radio ne se limite plus aux ondes FM ». Et PSA appuie sur la dimension sécuritaire. Le discours est carré, rodé, cohérent. L’autoradio traditionnel ne fait tout simplement plus le poids dans un écosystème pensé pour être intelligent, interactif et constamment renouvelé.
La fin de l’autoradio, un adieu à un compagnon de route
Mais la technologie a beau avancer, il reste quelque chose qui ne se mesure pas en gigaoctets. Une forme de nostalgie. Parce que l’autoradio, ce n’était pas juste un outil. C’était la voix du matin, le jingle familier d’une station préférée, le générique d’une émission qu’on écoutait sur le chemin du boulot. C’était aussi le grésillement sur les nationales, le match en direct sur autoroute, le bouton usé de la recherche automatique. Toute une mémoire embarquée, faite de sons et de silences. Une ambiance que les écrans tactiles, aussi lisses soient-ils, peinent à faire revenir.
Chez les amateurs de voitures anciennes, on le ressent encore plus fort. Les années 80, 90, même 2000, avaient leur son, leur ergonomie. Un poste Blaupunkt, Pioneer ou Clarion, un petit equalizer, des CD gravés… et cette sensation tactile qu’aucun écran ne reproduira. Aujourd’hui, même vouloir remplacer un autoradio dans une voiture récente devient compliqué, parfois impossible. L’intégration est totale, verrouillée, pensée pour ne pas être modifiée. L’utilisateur devient un passager technologique, pas un acteur.
Une disparition qui choque
Il y a un mot pour ça : déconnexion. Entre la voiture qu’on pilote et celle qu’on « utilise ». Ce glissement, on le retrouve ailleurs : les compteurs analogiques, les poignées mécaniques, tout tend à disparaître. L’autoradio, lui, est l’une des dernières pièces à tomber. Et une fois sorti de nos voitures, il passera doucement du coffre à souvenirs aux rayons des brocantes, aux vitrines des musées de l’automobile.
Pourtant, personne ne nie que les nouveaux systèmes sont pratiques. Il est même probable qu’ils soient plus sûrs. Mais est-ce qu’ils font rêver ? Est-ce qu’ils chantent faux dans les tunnels ? Est-ce qu’ils grésillent à la frontière comme les vieilles radios analogiques ? Peut-être pas. Et c’est là, au fond, que se joue la vraie fin de l’autoradio : dans ce qu’il emportait avec lui, et que la technologie ne remplacera pas.