Permis de conduire : les seniors devront désormais obligatoirement le repasser tous les 5 ans à partir de cet âge

Cette règle fait déjà grincer les dents des automobilistes. Une chose est sure, elle est loin de faire l’unanimité.

Une nouvelle mesure choc vient bouleverser les habitudes : les seniors devront repasser leur permis de conduire dès un âge précis.

Et si votre liberté de conduire dépendait soudain d’un passage chez le médecin ? C’est le genre de question qui commence doucement à faire son chemin, et qui pourrait bientôt bouleverser le quotidien de nombreux Français. Un nouveau projet de loi remet sur la table le sujet sensible du permis de conduire des seniors. L’idée : à partir de 70 ans, une visite médicale obligatoire tous les cinq ans pour pouvoir continuer à rouler. Derrière cette proposition, une intention claire. Celle d’améliorer la sécurité routière. Mais dès qu’il s’agit de toucher à l’autonomie des plus âgés, les réactions ne se font pas attendre. Et les débats, eux, s’enflamment.

Permis de conduire des seniors : la visite médicale obligatoire  ?

L’argument central des députés qui soutiennent cette réforme, c’est la prévention. D’après eux, les conducteurs âgés, aussi expérimentés soient-ils, peuvent développer avec l’âge des troubles invisibles qui nuisent à leur aptitude au volant. Vue qui baisse, réflexes plus lents, pertes d’attention… Certes, des signaux souvent discrets. Mais potentiellement dangereux une fois sur la route. En instaurant une évaluation médicale régulière, l’objectif serait simple. Celui de repérer les problèmes avant qu’ils ne deviennent irréversibles. Autrement dit, avant qu’un incident n’arrive.

Le projet est assez clair. À partir de 70 ans, chaque détenteur du permis de conduire des seniors devrait passer une visite médicale tous les cinq ans. Pas un test de conduite, pas un examen écrit, juste un check-up auprès d’un médecin généraliste, voire d’un spécialiste si besoin. Santé physique, mentale, perception des risques, l’idée serait de faire le point de manière globale, sans tombée dans l’excès. Et pour que la mesure tienne la route financièrement, les auteurs proposent un financement original : une taxe supplémentaire sur le tabac.

Les permis concernés seraient principalement les catégories A et B, autrement dit, ceux qui conduisent une moto ou une voiture. Pas question de viser les conducteurs de poids lourds ou les pros du volant. Juste monsieur et madame tout le monde, à la retraite ou pas loin, qui veulent encore pouvoir se déplacer sans dépendre de leurs enfants ou des transports en commun. Le hic, c’est que cette mesure touche à un nerf très sensible : l’indépendance.

Une mesure qui divise

D’un côté, il y a ceux qui applaudissent l’idée. Prévenir plutôt que guérir, disent-ils. Et c’est vrai que les chiffres peuvent prêter à réflexion. En vieillissant, les risques augmentent. Les médecins eux-mêmes le savent : certaines pathologies progressent sans bruit. Un contrôle périodique pourrait sauver des vies. Pas seulement celles des conducteurs âgés, mais aussi celles des autres usagers de la route. C’est une évidence, mais elle ne suffit pas à convaincre tout le monde.

Face à cette proposition, les critiques s’organisent. Certaines voix rappellent que les seniors, malgré l’âge, ne sont pas les plus accidentogènes. Les données de 2024 sont claires : les jeunes de 18 à 24 ans restent les plus exposés aux accidents graves. Alors, pourquoi viser uniquement les plus de 70 ans ? Pour beaucoup, cette réforme ressemble à un raccourci injuste. Et certains y voient même une forme de stigmatisation. Comme si vieillir suffisait à vous rendre dangereux derrière un volant.

L’association « 40 millions d’automobilistes » est montée au créneau. Leur message : attention à ne pas brider inutilement des conducteurs encore tout à fait capables. Surtout en zone rurale, où les transports sont quasi inexistants. Là-bas, retirer ou compliquer l’accès au permis de conduire des seniors, c’est parfois condamner quelqu’un à rester chez lui. Et ça, pour certains, c’est aussi violent qu’une interdiction de circuler.

Un débat autour du permis de conduire des seniors

Ce n’est pas la première fois que la question revient. En 2023 déjà, une proposition similaire avait été présentée… puis abandonnée. Trop de tensions, trop d’opposition. La mise en œuvre posait trop de problèmes. Qui paie ? Qui organise les visites ? Quels médecins peuvent valider le permis de conduire des seniors ? Autant de questions restées sans réponse. Et qui, aujourd’hui encore, alimentent les résistances.

Mais la France n’est pas seule à plancher sur ce sujet. En Europe, chacun y va de sa méthode. Certains pays ont fixé la barre à 75 ans. D’autres à 80. Et dans certains cas, on demande même des tests pratiques, en plus de la visite médicale. Une sorte de petit examen de conduite qui permet de juger des réflexes, de la coordination, de la capacité à gérer une situation inattendue. Loin d’être une formalité. Ce patchwork de pratiques montre bien que le permis de conduire des seniors est un vrai sujet de société, qui touche à la fois à la santé, à la mobilité et à la dignité.

Alors, faut-il généraliser le contrôle médical pour les conducteurs âgés ? Ou faire davantage confiance à leur sens des responsabilités ? Difficile de trancher. Ce qui est certain, c’est que le débat n’est pas près de s’éteindre. Et derrière les discussions techniques, il y a des histoires humaines. Des hommes et des femmes qui, à 70 ou 80 ans, tiennent encore à leur voiture comme à une bouée de liberté. Pour eux, un simple tampon médical pourrait bien devenir une barrière invisible entre eux et le reste du monde.

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